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Petits billets culturels
26 décembre 2023

Immortalité, provocation et joyeuse gaudriole – Lupin III : Le Secret de Mamo (1978)

**Cette chronique est une réécriture d'une analyse écrite en juin 2010 mais restée jusqu'alors inédite et incomplète**

 

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**CETTE CHRONIQUE PEUT CONTENIR PLUSIEURS SPOILS POUR CEUX N'AYANT JAMAIS VU LE FILM**

 

D’étranges lignes blanches apparaissent à l’écran. Un homme marche vers ce qui sera son lit de mort : une potence. C’est ainsi que sont exécutés les criminels au Japon ; il en était de même en France avant qu’un certain M. Guillot n’invente l’arme moderne des bourreaux : la guillotine. L’homme marche vers son destin, vers ses dernières secondes. Il parvient à la dernière marche, est entraîné par une trappe et finit pendu. L’homme est passé dans l’au-delà.

Une voix se fait brusquement entendre alors qu’un texte en japonais apparaît à l’écran : le détective Ed Scott (ou l'inspecteur Zenigata selon les versions) traduit littéralement le message à l’attention des spectateurs occidentaux. Il annonce la mort de Lupin le Troisième, autopsié après son exécution. Mais la méfiance demeure chez le détective : il faut qu’il voie le cadavre. «Je suis un détective et je suis méfiant. Je ne crois que ce que je vois !» annonce ce dernier avant de partir pour le château de Dracula en Roumanie, la dernière demeure du petit-fils d’Arsène Lupin.

 

Je vous parle d’un temps que les moins de quarante ans ne peuvent connaître…

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Nous sommes en février 1981. Goldorak, Candy et Albator triomphent alors sur les petits écrans français.

 

Parents et éducateurs fustigent ces œuvres japonaises incomprises, leur reprochant une violence surestimée. On les accuse d’envahir la culture française via le petit écran et de traumatiser les gosses. Les premiers ouvrages contre ces séries, eux, se chargent d’envahir les librairies.

A 5 ans

À cinq ans, seul avec Goldorak : premier livre fustigeant les séries japonaises où l’auteur accuse la série d’être à l’origine de cauchemars chez les enfants ayant vu le dessin-animé. Une accusation basée sur des arguments controversés et qui fait encore débat de nos jours.

 

Alors que les polémiques pleuvent sur les dessins-animés diffusés à la télévision, un long-métrage animé – japonais également – fait une timide apparition sur le grand-écran. Lupin III, c’est son titre, débarque le 25 février 1981 au pays natal de son grand-père, le gentleman-cambrioleur Arsène Lupin crée soixante-dix ans auparavant par l’écrivain Maurice Leblanc.

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Alors que le Lupin de l’auteur français est un véritable gentleman qui méprise la violence, le Lupin japonais est arrogant, querelleur, avide de femmes et de sexe et souvent peu lucide. Anti-héros par excellence, Lupin III hante discrètement la France de 1981 par l’intermédiaire de ce film anticonformiste pour adultes. L’accueil restant glacial à une époque où le dessin-animé pour adultes est ignoré, cette caricature d’Arsène Lupin ne réapparaîtra qu’en 2005 dans une version française très différente de la version eighties mais aussi plus fidèle à la VO.

Ce premier film demeure la bête noire des amateurs du Château de Cagliostro, à l’exception bien sûr des fans ayant apprécié les deux films. Le magazine Animeland, spécialisé dans l’animation japonaise, le qualifie de film plaisant «bénéficiant d’un scénario rythmé et d’une réalisation correcte, même si nous sommes loin du Château de Cagliostro pourtant sorti une année après» (Animeland n°121 du mois de janvier 2006). Dans un article sur le site officiel du même magazine, écrit par Diane Superbie en septembre 2002, la critique est largement plus développée, insistant sur les thèmes philosophiques qu’aborde le film et son côté très fidèle à l’humour satirique du manga.

Curieusement, malgré le ton cru du film, son aspect adulte et anarchiste semble peu intéresser les éditeurs, et les critiques (exception pour la critique de Diane Superbie) soulignent davantage la qualité d'animation du film, toujours en comparant à celle du Château de Cagliostro. Premier point étonnant, aucune limite d’âge (ou de précision sur le contenu du film) n’est signalé sur la jaquette VHS ou DVD. Lupin III serait-il un film que l’on peut facilement montrer à son neveu de six ans malgré Fujiko nue et quelques scènes grivoises ? Second point : les éditeurs ont pratiquement toujours insisté sur l’action du film pour attirer le public. Malheureusement pour les amateurs de flingues et d’action james-bondienne, il serait préférable qu’ils passent leur chemin : l’action est certes présente, mais ne s’éternise pas. Le Secret de Mamo est surtout un condensé de tous les ingrédients et thèmes d’un film de fiction pour adultes avant tout masculins.

 

Mais de quoi parle exactement ce premier film ? Eh bien, commençons par résumer l’histoire…

Lupin III serait mort ! Une situation que son ennemi juré, l’inspecteur Zenigata, se refuse d’accepter. En pleine nuit orageuse, le policier se rend au château de Dracula pour en finir avec le cambrioleur et enfonce un pieu dans le corps du voleur. La seconde d’après, le corps explose et dévoile un Lupin plus que vivant qui nargue l’inspecteur et s’enfuit sans demander son reste. Par la suite, Zenigata apprend que Lupin — en compagnie de son meilleur ami, Jigen — fait des recherches sur une mystérieuse pierre égyptienne considérée comme la pierre philosophale donnant vie et jeunesse éternelles à celui qui la possède. Une pierre que Lupin convoite bien entendu pour les beaux yeux de la redoutable Fujiko, mais malheureusement, à peine Lupin a-t-il la pierre en mains que la belle tente de la lui reprendre pour la refiler à son complice, Howard Lockewood, dit Mamo. C’est un scientifique qui rivalise avec les grands de ce monde, dit avoir atteint la vie éternelle et surtout remet en cause l’identité de Lupin… Le cambrioleur serait-il donc vraiment mort ?

Lupin III – Les Clones de Mamo entre dans la catégorie du film de science-fiction. Le scénario tourne principalement autour du clonage, ses bienfaits et ses conséquences tant scientifiques qu’éthiques : un thème relativement novateur en 1978. On comprend d’ailleurs mieux pourquoi Lupin est obligé d’expliquer à ses comparses la théorie du clonage, en bon diplômé de l’Académie des Sciences qu’il doit être. Mais si cette scène reste relativement sérieuse, il n’en est rien du film en soi. Imaginez-vous devant un film au scénario relativement sombre mais dont les personnages seraient des pantins caricaturés. Ou encore mieux, imaginez-vous devant une tragédie qui aurait des allures de farce moderne ou de Grand-Guignol. Lupin III, c’est un peu tout ça : un postulat de base sombre, pré-apocalyptique, aux personnages qui ont l’air très unis mais qui peuvent se séparer à tout moment pour des raisons personnelles, mais un postulat de base qui très vite ne peut être réellement pris au sérieux, du moins pas à partir de l’apparition de Lupin. Le spectateur qui voit pour la première fois un Lupin risque de se demander qui est cet abruti qui se moque d’un inspecteur de police censé représenter la Loi.

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Ne vous y méprenez pas, c'est bien le petit-fils du gentleman-cambrioleur...

L’apparition de Lupin III, le vrai Lupin III, est explosive et les raisons sont dues à l’inspecteur de police Zenigata qui a autant l’air de représenter la Loi que le Père Ubu représentant la charmante bourgeoisie lettrée et bienfaitrice.

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La mise à mort d'un cambrioleur version Koichi Zenigata

Cette scène passerait très mal pour ceux qui, connaissant la seconde série TV, croient que Zenigata est très attaché à Lupin et ne lèverai jamais la main sur lui. Bien au contraire, l’inspecteur est ici brutal, féroce et capable de tout pour en finir avec son ennemi juré. Lupin mort ? Tant mieux ! doit-il se dire. Son principal objectif n’est pas de pourchasser inlassablement son adversaire, mais bien d’en venir à bout. Brutal et ambitieux, Zenigata est également ici très égoïste : au lieu de prévenir Interpol de la possible survie de Lupin, il s’apprête à le tuer de sa propre main. L’inspecteur tient dans sa main un pieu en bois, d’où l’ironie d’ailleurs vu que Lupin porte à cet instant le costume de Dracula et «dort» dans un cercueil. Et comme tout le monde le sait, les vampires sont immortels… tant que personne ne vient leur planter un pieu dans le corps. «Alors tu croyais obtenir la vie éternelle en jouant les vampires ?!» hurle l’inspecteur avant de lui annoncer que ce ne sera plus le cas et de lui planter son pieu en plein cœur.

Explosion du corps, comme s’il s’agissait d’une baudruche et déjà Lupin apparaît derrière l’inspecteur, cette fois bien vivant. Se souvient-il seulement d’avoir été mort ? Visiblement non. S’engage alors une course poursuite entre les deux ennemis, malheureusement interrompue par l’envol de Lupin sur un delta-plane aux ailes de chauve-souris. Comme quoi, Lupin restera Dracula tant qu’il n’aura pas quitté le château…

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Dépité d’avoir raté sa tentative de meurtre mais ravi d’avoir à nouveau à poursuivre Lupin, telle une obsession, Zenigata ne se laisse pas abattre. Si ce n’est pas dans ce château qu’il en finira avec Lupin, ce sera ailleurs, même dans les Enfers. 

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«Je te poursuivrai jusqu'en Enfer. Là-bas, je graverai mon nom sur chacun de tes os pourris !» 

Une réplique crue et violente, certes, mais au fond tout à fait logique pour un homme qui n’a de cesse de poursuivre son ennemi depuis de nombreuses années. Un geste, deux répliques françaises, et déjà les traducteurs ne sont pas d’accord entre eux. En 1980, l’adaptateur fit dire à Zenigata (alias Ed Scott) qu’il gravera son propre nom sur les os pourris de Lupin. Cette réplique est une traduction assez juste de la réplique d’origine. Il en est de même dans la version américaine de 1979 (généralement connue sous le nom de JAL dub) : «I follow you down the Hell and I will carve my name on all your stupid bones !». Le traducteur du doublage français d’IDP datant de 2005 a pas mal atténué la citation de l’inspecteur et lui fait simplement dire : «Je te poursuivrai jusqu’en Enfer et je t’y ferai subir les pires tortures !». A-t-il jugé la réplique originale trop violente ? Trop crue ? Le mystère demeure…

 

Nous retrouvons ce cher inspecteur en Égypte. Lupin s’est remis au boulot et ses exploits ont déjà causé des dégâts vu que deux pièces de collection ont disparu des musées. Mais que cherche-t-il exactement dans la tombe du pharaon ? Une pierre cachée sous un sarcophage, voilà le but de sa visite.

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Lupin et son pote Jigen découvrent la pierre dans le tombeau du Pharaon...

Gardez encore un peu votre patience, ce n’est pas ici que vous apprendrez le rôle de cette pierre dans l’histoire ni pourquoi Lupin tient absolument à la trouver. En effet, l’installation qui lui avait permis d’outrepasser le système de sécurité de la pyramide, particulièrement efficace et visiblement installé par la police égyptienne qui collabore avec Zenigata à l’extérieur, s’effondre déclenchant le système d’alarme. Lupin et Jigen, son comparse et ami, sont obligés de fuir. Ils ont déniché (par pur hasard) une moto, à moins qu’ils l’aient emmené avec eux en cas de fuite obligée, mais au fond qu’importe ! Nous sommes dans du Grand-Guignol, non pas dans un film hyperréaliste.

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Goemon, un samouraï également complice de Lupin, vient leur apporter son aide et tous les trois fuient l’Egypte en ricanant, pendant qu’au loin, Zenigata hurle de rage. Comme quoi dans ce milieu des cambrioleurs, même la police ne peut arrêter leurs activités…

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C’est maintenant, scène suivante, qu’un nouveau personnage ou plutôt deux nouveaux personnages vont faire leur apparition. Le premier n’est autre que la supposée petite amie de notre cambrioleur, une jeune femme qui semble éprouver un malin plaisir à abuser de la confiance de son amant, uniquement pour toucher le plus de sous. Le second personnage doit être l’ennemi principal du film ou tout du moins celui qui s’intéresse également à cette mystérieuse pierre. Dans une ambiance très conte de fée, la jeune femme se réveille et promet à son employeur, dont elle ignore le nom, de terminer le boulot.

Cette scène fait entrer le film dans un univers adulte très seventies. Pour un peu, on se croirait dans l’univers sexy de Barbarella.

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Il y a un étrange sentiment qui envahit le spectateur (homme ou femme) à la vision de cette scène tant érotique et romantique que cauchemardesque. Un peu la même sensation que l’on ressent en visionnant la célèbre scène de la douche dans Psychose d’Alfred Hitchcock. On remarque que quelqu’un d’autre est présent dans la pièce, mais on ignore comment il réussit à s’exprimer avec Fujiko. La fin n’aboutit heureusement pas sur la mort de la jeune femme, car Fujiko n’a pas froid aux yeux. C’est elle qui attaque son adversaire en lui envoyant violemment le pommeau de douche dans le miroir où se dissimulait une caméra.

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Néanmoins, Fujiko reste Fujiko pour qui connaît cette charmante personne : le boulot avant tout. Peu importe le client, pourvu qu’elle puisse obtenir beauté et richesse. C’est pour cette raison qu’elle continue de collaborer avec ce «voyeur» et qu’elle part retrouver Lupin.

 

Arrivée sur place, elle tombe directement sur Lupin vêtu d’un smoking blanc qui le ridiculise davantage et tenant une rose en main. Aucun doute, la scène n’a absolument rien de romantique : le gentleman n'est pas particulièrement à son avantage, se comporte maladroitement et la jeune femme se fiche des efforts de son amant.

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Véritable parodie de la scène romantique-type (avec accordéons pour renforcer l’ambiance parisienne), cette séquence est également connue pour proposer des dialogues très différents entre les doublages. Le premier doublage américain est assez fidèle au dialogue original, sauf au moment où Fujiko juge le côté élégant du smoking de Lupin. Elle trouve Lupin particulièrement beau (You look very nice, dixit Fujiko dans le JAL dub) ce soir. Un mot à caractère ironique ? Le second doublage américain (1995) insiste sur la ressemblance entre Fujiko et la rose. D’autres doublages au contraire (dont les versions françaises) insistent sur le côté ridicule de Lupin. Le doublage anglais (1996), considéré comme l’un des plus mauvais doublages anglophones sur Lupin III (ce que je confirme), va même jusqu’à donner un accent français au cambrioleur.

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Malheureusement pour lui, la fiancée se débarrasse de son amant une fois qu’elle est en possession de l’objet qu’elle convoite et abandonne ce dernier, momentanément paralysé et furieux de s’être encore une fois fait avoir.

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Les remarques de ses partenaires, Jigen Daisuke (sorte de cowboy New Age avec un look de gangster des années 30) et Ishikawa Goemon (resté fidèle aux traditions de ses ancêtres samouraï), ne se font pas attendre. Ces derniers lui conseillent de ne plus jouer les play-boys et surtout de ne pas mélanger femmes et boulot.

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Le play-boy se défend… à sa manière. «Arrêtez de me donner des complexes, les mecs ! C’est un coup monté par moi !» prétend-t-il maladroitement pour se donner bonne conscience. Non sans mal d’ailleurs, car une seconde après, son comparse Jigen démontera facilement son excuse. Lupin n’aime pas qu’on lui fasse des reproches, mais il a également du mal à trouver des excuses valables pour conserver sa fierté…

 

Première apparition du méchant... dans un cimetière. Un univers plutôt inattendu (et en même temps plutôt bien vu si le but du réalisateur était de jouer sur l’ironie de la situation) pour un individu à la recherche de la vie éternelle. Remarquez l’étonnante habileté de ce réalisateur pour mixer ambiance glaçante de film fantastique (ou d’horreur, à vous de choisir), film d’espionnage... et humour caricatural dans une seule séquence ! Tout l’esprit-même de ce film se retrouve déjà dans cette séquence. 

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 Retour à Paris donc... Lupin, Jigen et Goemon – entre deux leçons tournant autour de la pierre philosophale et de la vie éternelle (dont les deux compères n’ont strictement rien à foutre) dégustent du vin rouge à une terrasse parisienne typique dans une capitale française reconstituée à partir de clichés grossiers bien qu'amusants (vin rouge, terrasses, musique avec accordéon) et de drapeaux jamais vraiment fidèles à l'étendard républicain... Sert-elle de décor conventionnel pour la scène suivante, de simple coïncidence ? Ou le réalisateur a-t-il une nouvelle fois en projet de contourner un stéréotype pour mieux tourner en dérision la situation ? En effet, à la séquence ultérieure, le Paris romantique devient le Paris du cauchemar... Fusillades directement sur les passants, course-poursuite effrénée à travers la capitale, nombreux morts : nous sommes loin de la capitale des amoureux !

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Profitons de ce passage pour s’attarder sur les courses-poursuites du film... Lupin III a souvent misé sur les scènes d’action en automobile, que ce soit lors de rallyes ou pour échapper à des ennemis (voire à la police). L’une des scènes fréquemment rencontrées dans ses aventures reprend le schéma classique du gendarme contre les voleurs, ici représenté par Zenigata contre la bande à Lupin. Nous ne sommes pas loin du principe de Tom & Jerry, les héros bien connus du studio Hannah & Barbera.

Le film est l’un des rares de la franchises à proposer autant de clins d’œil à d’autres œuvres (tant littéraires que cinématographiques). Ici, la seconde partie de la course-poursuite voit apparaître un hommage explicite au premier film du réalisateur américain Steven Spielberg, Duel, datant de 1973.

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Le schéma est identique : camion ennemi (dont on ne voit pas le chauffeur) poursuivant nos héros dans le seul but de leur rentrer dedans. S’ensuit une course-poursuite à travers routes désertiques et paysage de western (qui conduit à une incohérence flagrante dans Lupin III vu que nos héros sont censés se trouver à environ une heure de route de Paris !) Même la scène finale est identique !

 

Que s’est-il passé en leur absence ? Pourquoi leurs ennemis s’acharnent-ils à en finir avec eux ? À cause de la pierre ? Une chose est sûre : ils sont dangereux et prêts à tout. C’est sur ces premières réflexions que le spectateur assistera à la première dispute entre Lupin et ses amis. Un élément assez cru vient s’ajouter à l’ambiance déjà osée du film : la misogynie des amis de Lupin. En bon amateur de femmes qu’il est, ce dernier ne peut se permettre de voir la femme comme une créature perverse, à l’exemple de Fujiko. Ce n’est pas le cas chez ses deux comparses…

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Les critiques misogynes sur Fujiko pleuvent, Lupin peine à la défendre. Ses arguments sont peu crédibles, à l’image de celle qu’il avait avancée auparavant pour justifier son échec face à Fujiko lorsque cette dernière l’a délesté de la pierre égyptienne.

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Jigen et Goemon, les deux amis de Lupin, ne sont pas dupes et vont même jusqu’à se disputer au sujet du comportement «obscène et puéril» de Lupin. Jigen est d’ailleurs souvent qualifié de véritable chef de la bande, étant plus sérieux et plus mature que les autres même si les hypothèses sur son âge demeurent de pures suppositions. Ici, Goemon (qui est le plus jeune de tous) lui reproche de ne pas savoir «éduquer» correctement Lupin, comme si ce dernier était encore un petit garçon qui a tout à apprendre.

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La marche à travers le désert pour rejoindre l’Atlantique débute. Inutile de se demander de quel désert il s’agit, nous sommes après tout dans du Grand-Guignol. Nul besoin d’y chercher un quelconque signe de rationalité dans cette farce anticonformiste : c'est pour ça aussi qu'on aime le film.

L’épisode du mirage réaliste est particulièrement intéressant. Vous avez certainement vu de nombreuses fois le héros s’égarer dans le désert et trouver à la toute dernière seconde une oasis. À moins que ce ne soit un mirage et que le cauchemar recommence… Ce type de scène devenu cliché au cinéma, parfois exploité de façon comique comme nous le montre régulièrement les Dupond-Dupont dans Tintin, est ici détourné et transformé en cruche d’eau explosive.

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Il est difficile d’y voir un simple gag tant le côté dramatique de la scène nous empêche de ne pas nous attacher au destin des trois cambrioleurs. Même si Lupin réussit encore à adopter un faciès comique, la scène en soit est plus de l’ordre du drame. L’ambiance musicale du film, du Yuji Ohno en grande forme, y participe largement.

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Finalement, après une longue marche désespérée, ils parviennent à une cabane miraculeusement épargnée des pillages. Un miracle ? Un bienfait du ciel ? C’est ainsi que Goemon remercie le bienfaiteur qui pourrait être à l’origine de cette découverte de dernière minute qui les sauve de la mort. Si en soit la scène n’est pas particulièrement intéressante pour la suite, un détail pourtant insignifiant au premier abord s’en dégage : l’une des rares fois où le taciturne Jigen perd son sérieux pour devenir aussi agité que Lupin.

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 «LUPIN !» : c’est sur cette voix renvoyée par l’écho que la bande oublie, un instant, nourriture et boisson pour retourner vers l’immensité désertique. Le ton désespéré de Fujiko, selon ses propres mots bien entendu, a été fouettée par un sadique, n’a pas toujours conservé ce côté écho de la version 

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Le supplice de Fujiko, l’une des scènes les plus brutales du film

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 La réaction de Lupin ne se fait pas attendre… mais de manière étonnante ! «Quel veinard ! Pourquoi c’est toujours les autres qui en profitent ?» s’exclame-t-il (tout en se demandant à quoi peut bien ressembler une Fujiko entièrement dénudée ?). Lupin est terriblement jaloux, mais dans une situation qui ne s’y prête pas vraiment… Sa compagne ne vient-elle pas de se faire sauvagement fouetter (prétend-t-elle) ? Comprenant la détresse ( ?) de Fujiko, Lupin change quelque peu d’objectif et console enfin Fujiko… à sa manière ! Difficile de ne pas savoir ce qui se cache derrière ce sourire plus qu’inquiétant !

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Malheureusement pour les amateurs de films romantiques, les scènes de «tendresse» ne durent jamais très longtemps dans ce Lupin III… Déjà, ses amis le ramènent à la réalité, telle une alarme d’urgence en cas d’incendie ou de catastrophe naturelle.

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Une violente dispute éclate entre les trois hommes à cause de Fujiko… Une dispute qui tourne une nouvelle fois à la misogynie contre la femme en soi (Jigen parle d’elle comme d’une «créature») ou plus exactement du genre de femme qu’incarne Fujiko et qui leur nuit tant. Goemon le samouraï se refuse de poursuivre sa route avec un homme aussi obsédé et naïf que Lupin. Il quitte les lieux… Jigen essaye de raisonner son camarade pour qu’il cesse de défendre Fujiko, mais ce dernier n’en fait rien. Nous voyons ici comment Lupin minimise les actes de sa dulcinée pour la garder auprès d’elle ! À bout de nerfs, Jigen empoigne son partenaire et manque de le frapper. Remarquons à quel point la personnalité de Jigen est très différente de celle qu’on a l’habitude de rencontrer dans les adaptations animées du personnage. En général, le personnage est présenté comme un comparse de Lupin qui certes s’énerve contre Fujiko, mais n’irait pas jusqu’à frapper le cambrioleur. Il agit ainsi de très rares fois dans la série Tv 2 (Episode 66) non parce que Lupin s’est une nouvelle fois fait berner par Fujiko, mais parce qu’il se met volontairement en danger de mort. Or ici, Jigen n’hésite pas à empoigner son ami uniquement parce qu’il déteste sa naïveté vis-à-vis de Fujiko ! Puis, dépité, il décide de quitter les lieux sans se retourner sous les remarques virulentes de Lupin qui lui propose de devenir moine puisqu’il déteste tant les femmes...

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Bref, après cette scène de rupture amicale et professionnelle, Lupin et Fujiko se retrouvent «seuls tous les deux depuis bien longtemps»... Fujiko espérerait-elle un tête-à-tête romantique pour cette nuit ? Hélas, Lupin n’est pas dans son meilleur jour ! Il boude, se met en colère pour un rien, accuse Fujiko d’être responsable de la dispute qui a éclaté entre lui et ses comparses ! Fujiko déprime... «Ce que tu peux être méchant !» s’écrie-t-elle. Sa remarque semble apaiser Lupin... mais plus pour longtemps. Après une déclaration d’amour hautement crédible (digne des pires films d’amour), il tente de l’embrasser à sa manière ! Elle le repousse violemment... Humilié, Lupin retourne à ses réflexions anti-Fujiko en se plaignant de ne pas être Alain Delon. 

Quelques instants plus tard, Lupin le pseudo-romantique se transforme en agresseur du soir ! Il défonce violemment à coups de hache la porte le séparant de sa dulcinée et saute littéralement de ses vêtements pour «plonger» en Fujiko... Mais elle l’évite de justesse. Ce dernier s’écroule au sol, endormi par un puissant narcotique administré par la belle. Fujiko n’est pas femme à se laisser faire !

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Le grand plongeon...

 

Lupin est enlevé par Flinch, le bras-droit du mystérieux Mamo et comparse de Fujiko... Jigen a juste le temps de voir son partenaire se faire kidnapper sous ses yeux avant qu’un morceau de papier ne lui soit envoyé du ciel (par les bonnes grâces de Fujiko ?). Direction Madrid où nous retrouvons notre cow-boy solitaire occupé à vadrouiller dans les rues de la ville. Après un imbroglio avec des Américains issus des Services Secrets, dont un certain Starkey/Stackey (renommé Henry Gessinger dans la 1ère VF, parodie évidente du célèbre diplomate) et Gordon, son bras droit. À partir de ce moment-là, le film se recentre sur l'identité secrète du fameux ''Mamo'', dont l'apparence reste toujours secrète. Le film, qui jusqu'alors avait une direction plutôt SF, plonge alors en plein thriller politique, même si cet aspect ne dure pas non plus. Mais Lupin III ayant toujours eu, dans les adaptations animées du moins, fait allusion aux actualités de l'époque, ce basculement n'est guère étonnant.

Durant ce passage, Jigen y fait presque figure de protagoniste. C'est lui qui prend les devants face aux Américains, qui dévoile un peu de sa personne avec classe et détermination. Jigen a parfois même été soupçonné d'être réellement d'origine américaine, de par son look, son attitude moins traditionnaliste que Goemon ou encore certains flashbacks qui laissaient entendre qu'il avait passé une partie de sa jeuness en Europe. Dans ce film, il est pourtant clair : il admire juste la culture américaine, en particulier Humphrey Bogart et Maryline Monroe, mais lorsqu'il découvre les véritables motivations des Services Secrets américains, il se rebiffe. Refuse de se plier à leurs exigences. Bref, Jigen. Avec classe.

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La suite du film nous ramène à la situation de Lupin, maintenu littéralement en cage dont il parvient à en réchapper par la ruse. Une fois libre comme l'air, il découvre alors l'étrange environnement dans lequel il a été ramené après son enlèvement. Le film bascule alors dans une ambiance fantasmagorique et délicieusement absurde. Des décors donnant vie à des peintures célèbres tel Mystère et mélancolie d'une rue de Giorgio De Chirico ou encore Métamorphose de Narcisse de Salvador Dali, voire des parodies comme La Maison aux escaliers de Maurits Cornelis Escher. L'ambiance se fait même plus qu'inquiétante lorsque Lupin se retrouve face à un Napoléon Bonaparte puis un Adolf Hitler bien vivants ! 

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On pourrait critiquer ces ''hommages'' n'amenant pour le moment rien à l'intrigue, comme une excuse de poursuivre le ''délire'' autour de ces folles aventures de Lupin. Au contraire, le scénario sait très bien où il va. Patience, nous saurons bientôt le fin mot de l'histoire !

Une douce mélodie attire alors l'attention de notre cambrioleur. Un inconnu joue de la harpe en haut d'un escalier. Mamo se dévoile enfin : un étrange personnage à l'apparence difforme et trapue. Je n'ai jamais pu trouver la confirmation parmi les différents livres sortis en japonais si le personnage avait tiré son inspiration du Swan interprété par Paul Williams dans Phantom of the Paradise. Bref ça reste un mystère. Mais j'aime bien me dire qu'il y a tout de même eu une certaine influence. D'ailleurs, c'est cette hypothèse qui m'a donné envie de voir le film de Brian de Palma (tout comme la scène du camion m'a donné envie de voir Duel). 

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Malgré son apparence grotesque, Mamo est sans doute l'un des adversaires les plus dangereux que Lupin ait eu à affronter dans toute sa carrière animée. Physiquement il ne paie certes pas de mine, mais son intelligence est redoutable. Mamo, ou Howard Lockewood comme il se fait appeler à l'état civil (est-ce son vrai nom ou un pseudonyme ? Nous n'en saurons rien), est l'archétype du savant fou, mais pas si dérangé qu'il ne le paraît. Son projet de devenir immortel paraît invraisemblable, déraisonné, pourtant il donne des arguments assez intéressants. Et sa méthode pour parvenir à ses fins est des plus modernes : le clonage n'est, en 1978, qu'un processus encore en cours d'expérimentation, presque de la science-fiction. Pour rappel, la première réussite en matière de clonage ne verra le jour qu'en 1996 avec la brebie Dolly. Mamo cherche l'immortalité par le biais d'une science certes encore balbutiante, mais avec du potentiel. Grâce à ce processus, il est même déjà parvenu à reproduire des êtres vivants ou des peintures (d'où les apparitions de Napoléon, Hitler et des tableaux cités plus haut). 

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Lupin découvre ce qui pourrait être le secret de Mamo

Mamo est intelligent, ambitieux, hautain (il se prétend Dieu en personne) amis aussi manipulateur. C'est durant une séquence plus tardive du film que son secret se lie au destin de notre cambrioleur préféré : est-il lui-même un clone ? Après tout, rappelez-vous : Lupin était censé avoir été exécuté par pendaison au début de l'histoire. Jusqu'à présent, sa survie n'avait jamais été expliquée. Mamo en profite pour semer le trouble dans son esprit : le Lupin exécuté aurait-il été un clone ? Et si, au contraire, le vrai Lupin était bien mort et celui se tenant devant lui n'était qu'un vulgaire clone ? 

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Cette révélation bouleverse profondément notre protagoniste, qui jure de prouver sa véritable identité et d'empêcher le projet de Mamo. Il n'est par ailleurs par le seul à rester marqué par cette première confrontation avec Mamo. Goemon, dans une lutte à mort contre Flinch, le sbire de Mamo, brise une partie de son sabre et décide de se retirer de la course, ne se sentant pas à la hauteur. Goemon a réagi de la sorte à plusieurs reprises durant la saga, mais rarement il fut aussi atteint dans son honneur. Sous leur apparence caricaturale et grotesque, nos protagonistes démontrent leur profondeur humaine dans ce film.

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Zenigata est plus qu'ému d'être recueilli par son supérieur après être revenu affamé et dépareillé de l'île où se retranchait Mamo. Pour autant, lui ne renonce pas à son éternel objectif : retrouver Lupin et lui passer les menottes. Peu importe s'il doit désobéir à son chef, il le fera ! Et c'est dans une superbe séquence digne d'un western spaghetti que Zenigata décide de retourner sur l'île. 

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Quant à Jigen, s'il n'est pas aussi dépité par ce premier échec, il refuse pour autant de suivre Lupin dans son périple. Il était déjà venu le sauver la première fois, il ne veut plus prendre le moindre risque. Jigen a toujours été plus responsable, plus sérieux que Lupin, mais la démonstration de puissance de Mamo - qui durant une scène provoque un véritable tremblement de terre - semble surtout l'avoir rendu fataliste. C'est plutôt rare de le voir dans cet esprit, lui qui fut si souvent cartésien. 

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Sauf que Jigen n'est pas si fataliste qu'il ne le laisse paraître, s'il a des craintes c'est avant tout pour son meilleur pote. Il lui avait déjà sauvé la vie sur l'île de Mamo, voilà que Lupin prend le risque de se jeter droit dans la gueule du loup... pour son rêve. Fujiko. Jigen s'est souvent moqué ou énervé des sentiments presque obsessionnels de Lupin pour leur rivale, ici le risque est si important que Fujiko devient une sorte de nemesis, de piège à loup sur qui planent des ressentis plus qu'ambivalents. Jamais Jigen ne s'était montré aussi cru vis-à-vis d'elle. Et pourtant Lupin décide de poursuivre son périple. Dès qu'il s'agit de Fujiko, il ne lâche pas !

Pourtant, c'est bien Jigen qui interviendra vers la fin du film, en dernier recours, alors que les bombes et autres missiles pleuvent sur eux (je n'en dirai pas plus, histoire de vous laisser tout de même découvrir cette ultime partie riche en surprises). Leur amitié de jeunesse reste aussi forte que l'amour de Lupin pour Fujiko. Comme quoi, des personnages d'animation peuvent aussi paraître profondément humains et présenter des faiblesses, des moments où ils apparaissent moins héroïques et propres sur eux. Dans Le Château de Cagliostro, cet aspect disparaîtra totalement pour laisser place à des figures davantage stéréotypées et réduites au rôle que le scénario attend d'eux. Toutefois, ce deuxième film a toujours visé un public bien plus jeune que Le Secret de Mamo, qui lui cible bel et bien un public adulte féru de pop-culture et de bizarreries.

 

À l'image d'autres films d'animation de la même époque, Le Secret de Mamo n'hésite pas à prendre des risques en matière de représentation de la violence ou de la sexualité, en montrant carrément une scène de fornication - certes symbolisée mais explicite ! Ce film a été produit alors que la deuxième série était toujours en cours de diffusion au Japon ; si celle-ci n'hésitait pas à montrer des assassinats ou des scènes d'appétance charnelle, elle n'allait pas aussi loin dans la représentation graphique et restait plutôt bonne enfant. Le Secret de Mamo s'inscrit dans une direction radicalement différente, cherchant plutôt à attirer le lectorat du manga original. Monkey Punch avait justement repris son personnage dans une nouvelle série, Shin Lupin III, dès 1977, où il appuyait davantage l'obsession de son héros pour les jolies filles. Bref, un titre à ne pas mettre entre toutes les mains ! 

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Visuellement, Le Secret de Mamo tient encore la route malgré ses 45 ans passés. Si son animation n'atteint pas les sommets, un point qui sera ensuite corrigé dans le film suivant, sa mise en scène se distingue des autres adaptations pour le cinéma. Le film n'a ainsi pas volé son surnom des ''Folles aventures de Lupin III''. Car si les péripéties de Lupin suivent une direction relativement logique, elles se retrouvent prises dans des situations abracabrantesques, des environnements psychédéliques et une approche graphique plutôt audacieuse pour un film tiré d'une franchise à succès. Mais c'est avant tout sa bande-son, composée par Yuji Ohno et ses influences acid jazz, qui donnent tout son sens à l'atmosphère absurde et pesante du long-métrage. Qu'il s'agisse d'une scène plutôt comique, d'une situation dramatique ou inquiétante, ou simplement d'une scène se voulant romantique, chaque morceau de la bande originale a son utilité, son cachet. C'est également l'un des rares albums du cambrioleur qui vale la peine d'être écouté sans pour autant avoir besoin de regarder les images : ces musiques ont une sacré personnalité. 

Cette chronique sera sans doute la plus longue que j'écrirai sur ce blog consacré à mes billets culturels. Entamée en mai 2010, il m'a fallu presque 14 ans pour en venir à bout. C'est désormais chose faite. J'aurais certes pu appuyer davantage certaines références ou comparer au manga original, mais je préfère réserver ce deuxième point pour une prochaine chronique. Je tiens d'ailleurs à noter que je ne ferai pas de chronique consacrée au Château de Cagliostro : sans détester le film, il m'a bien moins marquée que d'autres adaptations du cambrioleurs et je ne pense pas nécessaire de m'attarder sur ce film déjà longuement décrypté par d'autres internautes ou journalistes.

Vous avez sans doute remarqué l'utilisation ou la mention de nombreuses répliques que vous ne retrouvez pas dans la VF si vous possédez uniquement le DVD sorti par IDP en 2005 : ces passages sont issus de la première version française réalisée en 1980 ou 1981 pour la sortie cinéma. Longtemps restée inédite depuis l'époque de la VHS, cette première version, riche en répliques pétillantes et en vocabulaire argotique, est désormais disponible en Blu-Ray grâce au jeune éditeur naBan. Pour une plus longue analyse de ce doublage sorti en 1981, je vous invite à lire mon analyse sur le sujet écrite dix ans plus tôt pour mon blog Le grenier des doublages de dessins-animés japonais (canalblog.com)

 

À bientôt pour une nouvelle chronique ! 

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